mercredi 5 décembre 2007

Programme du séminaire de recherche SEDET/INALCO

Séminaire de recherche SEDET/INALCO : « Histoire et sociétés des Suds »
« La fabrique des savoirs dans les sociétés des Suds »
– 1er semestre 2008 –



Responsables : Séverine Awenengo (SEDET-CEMAF), Daouda Gary-Tounkara (SEDET), Didier Nativel (SEDET), Pascale Barthélémy (ENS-LSH/LARHRA) et Jean-Luc Martineau (INALCO-SEDET).

Lieu : INALCO, 2 rue de Lille, Salon ou salle 221, Métro Saint Germain des Prés.


Ce séminaire se propose de réfléchir à la construction, à la diffusion et à la réception des savoirs dans les pays du Sud sur la longue durée. Les savoirs sont définis comme un ensemble de connaissances, élaborées à différentes échelles, pour autant que le processus d’élaboration/diffusion ait un impact politique et/ou social dans les sociétés concernées. Le savoir est appréhendé comme un capital et dans la mesure où il est perçu, transmis et réapproprié comme tel par les acteurs. Cette première série d’échanges est amenée à se prolonger en 2008-2009.


Jeudi 10 janvier 2008 - 14h-16h – Introduction
Coordinateur et discutant : Didier Nativel et Jean-François Klein
- La fabrique des savoirs dans les sociétés des Suds : mise en perspective.
- Dorothée Rihal (SEDET) : L’écriture de l’histoire locale en Chine : les sources pour l’histoire d’une concession européenne en Chine.

Jeudi 7 février – 14h-16h – Le savoir en mouvement : rôle des migrants et des minorités.
Coordinateur : Daouda Gary-Tounkara
- Daouda Gary-Tounkara (SEDET et CEMAF) : Les migrants de l’AOF, des médiateurs politiques et culturels.
- Ludovic Gandelot (SEDET) : Savoirs des marchands indiens de l’Océan Indien et de l'Afrique de l’Est.
- Franck Raimbault (CEMAF) : Minorités indiennes à Dar es Salam fin XIXe-début XXe siècle.

Jeudi 20 mars – 14-16h – Campagnes et villes : localiser les savoirs

Coordinatrice : Séverine Awenengo
- Didier Nativel (SEDET) : Les savoirs architecturaux : entre ville et campagne. Le cas de l'Imerina (Madagascar) au XIXe siècle.
- Aurélia Michel (SEDET) : Savoir local, pratiques notariales et régulation foncière : les écritures d'achats-ventes de terres dans la communauté de Juchitan, Mexique, 1930-1980.
- Odile Journet (EPHE-CEMAF) : À propos de la transmission des savoirs rituels en pays jamaat (Jóola de Guinée-Bissau).


Jeudi 10 avril – 14h-16h – salle 221 - Savoir, mémoire, patrimoine
Coordinateur : Jean-Luc Martineau
- Sabine Gagnier (SEDET) : Patrimoine commun de l'humanité : histoire juridique, politique et critique d'un concept porteur du Bien commun ?
- Jean-Luc Martineau (INALCO-SEDET) : Patrimoine religieux, mémoire et histoire dans l’espace yoruba : l’Unesco à Osogbo (Nigeria).

Jeudi 15 mai – 14h-16h – Savoirs et contrôle social
Coordinatrice : Pascale Barthélémy
- Céline Badiane-Labrune (SEDET) : Savoirs scolaires et stratégies éducatives en Casamance: quand les parents choisissent l'école de leurs enfants (Période coloniale).
- Cécile Van den Avenne (ENS-LSH) : Quelle langue pour les tirailleurs sénégalais ? Sabir ou français standard. La politique linguistique au sein de l'armée coloniale (1914-1960).

Jeudi 12 juin – 14h-16h – Savoirs et politique
Coordinatrice : Séverine Awenengo
- Céline Pauthier (SEDET) : La mise en récit de l'unité nationale dans la chanson guinéenne (1945-2006).
- Sarah Mohammed-Gaillard (INALCO) : Histoire et discours politiques en Nouvelle-Calédonie.
- Xavier Audrain (CRPS-Paris I) : Savoirs religieux et mobilisation politique des jeunes au Sénégal. L’exemple du Mouvement mondial pour l'unicité de Dieu – Parti pour la vérité et le développement.

Lancement de l'IVHEET

L'Institut interdisciplinaire virtuel des hautes études sur les esclavages et les traites ou IVHEET vient d'être lancé.
En voici une brève présentation :

"L’Institut repose sur la collaboration de chercheurs et d’institutions internationales autour des questions d’esclavages et de traites abordées de façon multidisciplinaire. Il s’intéresse tant à l’histoire qu’aux productions contemporaines de ces faits historiques. L’institut a deux objectifs principaux :
• d’une part, sur une plate-forme virtuelle, la formation à la recherche de jeunes chercheurs préparant un mémoire de master (M1 ou M2) ou une thèse de doctorat. L’Institut favorise la discussion régulière de leurs travaux mis sur le blog commun par les chercheurs seniors du réseau.
• d’autre part, L’institut coordonne l’organisation par les réseaux affiliés des sessions de formation dénommées "universités d’hivernage " ou « université d’été » selon le lieu où elles se déroulent autour d’un thème défini par le comité de pilotage appuyé d’un comité régional. Elles constituent des lieux de rencontre ponctuelle entre les participants au réseau. Les jeunes chercheurs qui y participeront seront choisis par le comité de pilotage en fonction de la régularité de leurs activités et de leur implication durant l’année
."

"Présidents africains" de Didier Awadi


Le concert donné le 14 octobre au Bataclan visait à présenter un projet né il y a quelques années. Didier Awadi, représentant important du Hip hop venu du Sénégal, avait alors parcouru une partie de l'Afrique (y compris Madagascar) en quête d'artistes désireux de mêler leurs voix à celles de leurs premiers présidents. L'opération visait moins à commémorer les indépendances que d'appeler à un (r)éveil des consciences. Historiens, nous ne pouvons que louer cette initiative politique et esthétique d'appropriation. Au fil du temps, le contenu donné à l'expression "présidents africains" s'est élargi. Car, à côté de chefs de l'Etat à proprement parler (de Modibo Keita à Mandela, mais sans Senghor...), Awadi s'est aussi intéressé à des figures incontournables d'intellectuels africains ou de la diaspora (Cheikh Anta Diop, Malcom X, Martin Luther King, Aimé Césaire). Les choix effectués n'évitent pas toujours le fourre-tout consensuel (afrocentristes, contestaires, nationalistes, altermondialistes peuvent se retrouver à travers les politiques, les penseurs évoqués ou les propos tenus) ou tournent parfois à un inquiétant culte des grands hommes - que la scénographie adoptée amplifie certainement (en réaction, des sifflets se font entendre quand apparaissent des images de Sékou Touré). Malgré ces réserves, notons qu'Awadi, se montre convaincant et cohérent quand, au milieu de musiciens venus d'Afrique francophone (entre autres : Tata Pound, Freddy Massamba, Smokey) et anglophone (Maji Maji, Skwatta Kamp), il n'a plus à proclamer mais à fêter (et nous avec lui) le slogan : "Africa unite". La scène demeurant le lieu magique où l'utopie peut s'incarner.