La question du codéveloppement, d'un développement économique concerté et profitable aux pays d'émigration, est à l'ordre du jour de l'agenda politique en France depuis 1997, année où l'universitaire Sami Naïr en théorisa la notion et remit un rapport sur la question au gouvernement de Lionel Jospin. Le codéveloppement vise à résorber l'immigration clandestine en favorisant la création d'activités créatrices de travail dans les zones de départ des migrants et en encadrant leurs transferts financiers.
En 2006, le ministre de l'Intérieur Nicoals Sarkozy commanda un rapport sur les remises d'épargne des migrants auprès du président du directoire de la Caisse nationale des caisses d'épargne, Charles Milhaud, lequel préconisait une implication du système bancaire français dans la gestion des transferts financiers. Le gouvernement, par le truchement de l'Agence française de développement, vient de lancer un portail (envoidargent.fr) destiné à informer les migrants désireux d'envoyer de l'argent à la famille restée dans le pays d'origine. Ce portail compare les conditions offertes par plusieurs banques dans les transferts d'argent en direction des Comores, du Mali, du Maroc, du Sénégal et de la Tunisie : Société générale, Banque postale...
Le codéveloppement, séduisant à première vue, ne saurait cependant se réduire à l'encadrement des remises d'épargne des migrants par les autorités du pays d'accueil. Il nécessite la remise à plat des conditions du commerce des matières premières, qui ne cessent de se déprécier par rapport aux produits industriels et financiers, d'où l'accroissement des flux migratoires de travailleurs africains. Il ne saurait également faire l'impasse sur la nécessité de constituer des politiques migratoires communes aux États qui assurent la libre circulation et établissement des personnes.
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