mardi 26 août 2008

Les étrangers en Côte d'Ivoire

A la veille des élections présidentielles prévues en Côte d'Ivoire en novembre 2008, nous mettons en ligne la contribution de Daouda Gary-Tounkara qui analyse la question des étrangers vivant en Côte d'Ivoire depuis 1903, année du début de la conquête coloniale de la zone forestière. Il s'agit de trois émissions radio de "Mémoire d'un continent" sur Radio France International (RFI), avec Elikia Mbokolo, enregistrées en 2006.
Présentation : Elikia M'bokolo
Réalisation : Isabelle Artus
L' immigration ouest africaine en Côte d'Ivoire.
Quoique les mouvements de populations aient été très nombreux jusqu'au XIXè siècle, c'est avec la colonisation, la fixation des frontières territoriales et les pratiques de mise en valeur, que se mettent en place les caractéristiques de l'immigration en provenance des autres territoires de l'AOF (Afrique Occidentale Française) : Sénégal, Soudan Français (Mali) et Haute Volta (Burkina Faso) d'abord, puis Dahomey (Bénin), Togo et Guinée, vont ainsi contribuer à l'avènement de la Côte d'Ivoire actuelle. Avec Daouda Gary-Tounkara, auteur d'une thèse sur la question.
[1ère diffusion : 16/09/2006]
Présentation : Elikia M'bokolo
Réalisation : Isabelle Artus
Immigration africaine et conscience nationale en Côte d'Ivoire
La querelle lancinante de l'ivoirité ne comporte pas seulement des aspects politiques. Elle renvoie aussi au problème mal connu de l'immigration africaine en Côte d'Ivoire. Canalisée par la colonisation, cette immigration s'est faite sans difficulté majeure jusqu'à la fin de la deuxième Guerre Mondiale. Mais, les revendications des «originaires de la Côte d'Ivoire» et des «Côte d'Ivoiriens», formulées dès les années 1930, vont s'exprimer avec force, parfois de manière violente, dès les années 1950. Comment les dirigeants ivoiriens et ceux des états voisins, en particulier le Mali, ont-ils abordé cette question ? Quels ont été, pendant les années Houphouët-Boigny, les antécédents de « l'ivoirité » ? Avec Daouda Gary-Tounkara.
[1ère diffusion : 23/09/2006]
Présentation : Elikia M'bokolo
Réalisation : Isabelle Artus
L'immigration, un enjeu de la vie politique ivoirienne.
Alors qu'elles ont été pendant longtemps cordiales, parfois chaleureuses, les relations entre les Ivoiriens et les résidents provenant des autres régions de l'Afrique de l'Ouest n'ont pas cessé de se dégrader depuis les années 1950 et, surtout, depuis l'accession de la Côte d'Ivoire à l'indépendance. Aujourd'hui, l'ivoirité met la question des étrangers au centre de la vie politique nationale. Pourtant, les Ivoiriens d'origine étrangère ont activement participé à la lutte pour l'émancipation, tandis que les étrangers ont longtemps bénéficié du droit de vote. Pourquoi et comment les choses ont-elles changé si vite ? Avec Daouda Gary-Tounkara, historien, spécialiste des migrations ouest africaines.
[1ère diffusion : 30/09/2006]

jeudi 21 août 2008

Les nations africaines : le regard de Gaston Kelman

Nous avons lu le dernier essai de Gaston Kelman, intitulé Les hirondelles du printemps africain, publié par les éditions Jean-Claude Lattès, en 2008. L'auteur du cri du coeur Je suis noir et je n'aime pas le manioc (2003) s'entretient longuement avec Ely Ould Mohamed Vall, qui dirigea la Mauritanie de 2003 à 2007, à l'issue d'un coup d'État et d'une transition militaire. Il le considère comme le "père de la démocratie mauritanienne".
Dans son ouvrage, Gaston Kelman analyse les difficultés de construction des nations africaines dans un contexte marqué, selon lui, par l'idée de la victimisation des Africains dans les processus de l'esclavage, de la colonisation, de la mondialisation et le mythe d'une unité africaine, voire panafricaine. Il s'attache à déconstruire les stéréotypes raciaux et ethniques qui contrarient l'unité des nations africaines en devenir.
Celui qui dénonce les idées reçues sur l'Afrique emploie des termes pour le moins inattendus, ("Afrique noire", "le Mauritanien", "le Camerounais", "le Malien" ou encore "le Japonais"...). On pourrait établir un parallèle entre cette lecture réductrice des groupes et les partisans d'une unité africaine fantasmée que l'auteur dénonce à juste titre. Par ailleurs, pour montrer que les peuples peuvent vivre ensemble dans le cadre d'un projet national consensuel, Gaston Kelman compare des situations historiques: la Mauritanie et l'Afrique du Sud. La question nationale se pose dans des termes très différents dans ces pays: en Mauritanie, le vivre ensemble est entravé notamment par les séquelles de l'esclavage interne et les rivalités ethniques, tandis que, en Afrique du Sud, la société est confronté au legs de l'apartheid, comme en témoigne les récentes violences xénophobes à l'encontre des migrants venus du reste de l'Afrique australe.
Les chercheurs ont montré depuis longtemps que les Africains ont participé activement aux traites des captifs à l'intérieur du continent, vers le Maghreb, l'Asie et les Amériques. De même, ils ont relativisé les effets de la phase coloniale dans les difficultés actuelles de l'Afrique. Il est certain qu'un changement des mentalités est nécessaire - ce changement est en cours depuis les années 1960 au moins et les désillusions populaires des indépendances politiques. On aurait aimé plus d'analyse des fortes résistances internes (États, élites locales, fonctionnaires, marchands...) et externes (États, multinationales, bailleurs de fonds internationaux, Ong...) au changement en question.

vendredi 1 août 2008

Papa Wendo (1925-2008)

Wendo Kolosoy, l'un des pères de la rumba congolaise et créateur du mythique Marie-Louise, est mort lundi dernier à Kinshasa. Afin de se faire une idée de son apport à la musique africaine, on se reportera à l'article (illustré de chansons) d'Eliane Azoulay sur le site de Telerama ou encore à la synthèse de Mondomix. Sur RFI, Jacques Sarrasin rappelle les conditions de tournage de On the Rumba River, film consacré au musicien.