vendredi 18 avril 2008

Césaire : "écoute épervier qui tiens les clés de l'orient"

Pour Patrice Nganang (in Manifeste d'une nouvelle littérature africaine, p. 151) : « c’est lui le poète le plus dissident de tout le mouvement auquel il aura donné un nom, et cela veut dire chez lui, en même temps que chevauchée par le chant messianique, tango de la colère avec le verbe libérationniste ; confrontation directe avec l’ironie de l’existence ». Il ajoute que le texte de Césaire ne laboure pas seulement l’espace de la traite et de l’esclavage mais aussi celui de la libération.
Plus que du Panthéon ou d’hommages officiels de circonstance, Césaire a avant tout besoin qu’on le lise. Cahier d’un retour au pays natal n’est pas derrière mais devant nous. Et on sent bien que ceux qui nous gouvernent, malgré quelque déplacement à Fort-de-France et discours convenus, n’ont pas entendu la parole du poète.

Alors tendons l’oreille :

écoutez chien blanc du nord, serpent noir du midi
qui achevez le ceinturon du ciel
Il y a encore une mer à traverser
pour que j’invente mes poumons
pour que le prince se taise
pour que la reine me baise
encore un vieillard à assassiner
un fou à délivrer
pour que mon âme luise aboie luise
aboie aboie aboie
et que hulule la chouette mon bel ange curieux.
Le maître des rires ?
Le maître du silence formidable ?
Le maître de la paresse ? Le maître des danses ?
C’est moi !


Quelques liens

*Le site de RFO a constitué un utile dossier sur les multiples facettes de Césaire.
*La biographie de Francis Marmande paru dans Le Monde du 18 avril.

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