En mission de recherches sur les mobilités à Sikasso, au Mali, j'ai, comme nombre de personnes présentes à Bamako, entendu parler de l'ouverture du Centre d'information et de gestion des migrations (Cigem), une structure qui a officiellement ouverte ses portes le 6 octobre 2008. Ce centre, financé par l'Union européenne, a été inauguré par de hautes personnalités dont le président malien Amadou Toumani Touré, le commissaire européen en charge du développement et de l'aide humanitaire, Louis Michel, le ministre français de l'immigration et de l'identité nationale, Brice Hortefeux...
Ce centre est censé informer et orienter les migrants ainsi que les non migrants sur les conditions de circulation, d'établissement et de séjour des personnes en Europe. Pour autant, dans le contexte du durcissement des politiques migratoires européennes, la constitution du Cigem pose plusieurs questions cruciales : l'Europe se donne-t-elle tous les moyens de réduire l'immigration clandestine et de promouvoir le "développement" alors que les pays d'origine des migrants sont confrontés à un chômage très important depuis la dégradation des termes de l'échange et les programmes d'ajustement structurel imposés par le Fonds monétaire international (FMI) dans les années 1980 ? En dépit de la corruption importante et des carences de certaines élites politiques locales, est-il réaliste de soutenir deux politiques contradictoires : le maintien des jeunes gens dans leurs régions d'origine et la réduction de leurs sources de revenus ?
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