En forme de petite hommage à Sembene Ousmane, disparu le 9 juin 2007, dans un contexte où le Coq est plus que jamais hardi. L'image est tirée du film Camp de Thiaroye, qui nous dit peut-être plus explicitement qu'Indigènes, la suite de l'histoire : le retour dans les colonies, l'injustice et le racisme vécu de manière encore plus insupportable et, surtout, les massacres (ceux des tirailleurs du camp de Thiaroye, ceux de Sétif en Algérie, ceux de 1947 à Madagascar).
Dans le film, le sergent Diatta (joué par Ibrahim Sane) pense qu'il a des droits. Décembre 1944, il est revenu d'Europe après avoir combattu pour délivrer la France. Mais on s'en fout au Coq hardi, ce bordel de la rue Blanchot à Dakar, en AOF. Cependant, le sergent entre et peut tout de même s'asseoir. Il profite d'un malentendu : on le prend pour un Américain (il en a l'uniforme). Au bar, si un Noir d'AOF est un "bougnoule" en revanche un Noir américain est un "bon client" qui peut payer doubles les consommations. Oui, mais l'honnête Diatta, en bon acculturé, commande un pernod et non un whisky. Etonnement au bar. "Eh oui, un pernod !" confirme Diatta. N'aurait-il pas pu donner le change et se payer leurs têtes ? La sanction est immédiate : dehors ! avant d'être tabassé, une fois éjecté du lupanar, par un Military Police noir qui lui fait bien comprendre qu'il est bien Noir mais pas Américain, malgré son uniforme.
Pour voir le film en ligne (sur Seneweb).
Pour lire une critique récente du film.
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